Quelques bandes étroites (08.09.2010)
Le château Gilson est, dans certaines de ses pièces, décoré dans un style néo-classique.
Sur ces murs sont venues se placer des reprises de lignes, de bandes; dessins photographiques isolés des moulures et motifs originels.
Ces collages grandeur nature à même le mur sont des reprises qui répètent des contours, décalent de petits espaces, alignent des moments d’éclairement, de perception d’épaisseurs.
Vus de près ils rendent un grain, un film; aperçus de différents points de vue en rupture avec la fonction des pièces, ces assemblages se combinent, s’évanouissent, ouvrent la surface, la dilate, et finalement rendent à ces murs leur présence et leur contingence.
Impermanence
SILLAGE est un collectif d’artistes composé de Mario Ferretti, Xavier Michel, Fabrice Pierot, Alexis Remacle et Jacques Vandamme, dont l’objectif est d’intervenir dans un lieu en friche ou en attente d’un projet de réhabilitation, par une intervention in-situ. Le collectif développe un concept d’intervention/exposition au départ d’un thème qu’il choisit en fonction des caractéristiques du lieu laissé en l’état, en rapport avec son architecture, sa fonction, son histoire, son projet de reconversion. Les artistes se répartissent l’espace en fonction de l’inspiration qui les guide, chacun intervenant en résonance par rapport aux autres dans la technique qu’il maîtrise : sculpture, photographie, gravure, dessin ; ou en mixant différents moyens : le son, la projection d’images, le mouvement. Chaque exposition est un défi qu’ils relèvent avec des réponses différentes.
Chaque année depuis 1997, une nouvelle expérience est tentée. La première s’est déroulée dans une ancienne malterie au village d’Hellebecq (Silly), ensuite aux anciennes cimenteries Delwart à Saint Maur (Tournai), enfin dans une ancienne Boulangerie à Ath. Pour la quatrième édition, nous avons proposé au collectif SILLAGE d’inaugurer le rez-de-chaussée du Château Gilson qui deviendra pour un temps un nouveau lieu d’exposition à La Louvière, tandis qu’à l’étage sont installés depuis quelque temps Les Ateliers la tête en l’air, centre d’expression et de créativité du Centre culturel régional du Centre. Construit en 1912, le château porte le nom d’Augustin Gilson (1848-1921), grand industriel qui a été bourgmestre de La Louvière de 1891 à 1895. En 1957, la Ville de La Louvière transforme la propriété en musée communal. Ensuite, le rez-de-chaussée du bâtiment abritera successivement la Médiathèque de la Communauté française, la Maison du Tourisme, les bureaux du PACO. Les nombreux changements de fonction du lieu et sa nouvelle destination provisoire d’espace d’exposition ont induit le thème de l’impermanence pour guider l’intervention en devenir de SILLAGE : interactions, glissements, greffes spatiales, cinétisme, modifications, projections fugaces, points de vue variables sont les notions qui seront développées par les artistes pour transfigurer l’espace d’anciens bureaux en espace qui laisse la part belle à la perception sensorielle, au mouvement, à l’imaginaire.